Il nous reste quelques jours à nelson pour profiter de la plage et de l’ambiance amicale du green monkey.

Nous faisons une journée de bone carving : Stephan nous apprend à fabriquer nous-même un collier en os dans le style maori. Ça nous prend une journée pleine mais qu’est-ce que c’est bon !! Malgré nos piètres talents de dessinateurs, le résultat est plutôt sympa.

Allez, il est temps de partir pour Te Anau pour le Milford Track ! Salut la troupe, vous allez nous manquer !

Petite escale après 7h de bus pour aller à Christchurch et se débarasser des surplus…maintenant on voyage léger. Puis 12h pour arriver à Te Anau…ouf, on y est. On rencontre un danois qui a fait le track 3 semaines avant. Il nous fait pas mal flipper : « le soir, il fait -2°C dans la hutte, tout le monde se réchauffe autour du feu ». « toutes mes affaires étaient mouillées, même mon matériel waterproof ! ». « les sentiers sont innondés parfois, l’eau peut arriver jusqu’au cou ! »…mais où est-ce qu’on est tombé ??

On atteint le début du track par bateau. Et déjà, pendant le trajet, le paysage est à couper le souffle. Et au final, nous sommes plutôt chanceux…3 jours de beau temps, un jour de pluie seulement.

Petit briefing : Le milford track est un des 9 Great Walks de Nouvelle Zélande (au même titre que l’Abel Tasman). Il traverse une partie du Fiordland National Park, plus grand parc de Nouvelle Zélande, un des plus grand au monde. Dans Fiordland, il y a Fiord. Les Fjords, si je ne me trompe pas, sont des formations rocheuses très abruptes, traversées par des vallées creusées pendant des milliers d’années par d’immenses glaciers mais qui se sont ensuite retirés.

Sur le track, il pleut 280 jours par an, soit 7 à 9 mètres ! ce qui est une bonne moyenne. Le track n’est pas connu pour être le plus difficile…mais tout est relatif. A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai mal partout.

Sur le chemin, nous passons tout d’abord à travers le bush, qui est complétement différent de ce que nous avons vu sur l’île du Nord. Ce sont d’immenses forêts de bouleaux (Moutain beech, silver beech). On trouve une grande variété de fougères de toutes tailles et formes. Les zones les plus humides sont colonisées par des drosera (plantes carnivores). On trouve plantes endémiques assez originales telle que broad leaves tree ou le lance wood.

Le lance wood, parlons-en ! La forme juvénile est une simple tige fragile avec des feuilles lancéolées et piquantes. Mais la forme adulte apparait lorsque la plante mesure 3m de haut environ. Elle est arbustive massive avec des feuilles beaucoup plus larges. En fait, c’était le repas favori des moas. Ces oiseaux, disparus il y a environ 300 ans (les maoris étaient friands de leur oeufs…un peu trop d’ailleurs…), pouvaient mesurer jusqu’à 3m de haut, mais ne pouvaient pas digérer les feuilles juvéniles. Ceci explique cela ! Mais n’oublions pas les mousses, très abondante dans le bush de l’île du sud, colonisent toutes les surfaces, du sol à la pointe des arbres. A tel point que certains bouleaux ne les supportent plus et en perdent leur écorce.

Cette flore est accompagnée par une faune particulière. Véritable paradis pour les ornithologues, on peut remarquer le robin, le fantail bird (il porte bien son nom), les wekas, les Tuis… Petite anecdote : le Tui a un chant très particulier facilement reconnaissable. Parfois certains petits oiseaux, dont j’en ai oublié le nom, imitent le tui pour paraitre plus gros aux prédateurs. Prédateurs qui sont souvent exotiques tel les stoats (belettes), rats et qui font pas mal de dégats.

Un autre oiseau remarquable : le Kea. Un perroquet de montagne ? Oui, c’est possible et c’est unique au monde. Ces énormes piafs sont peu farouches, adorent voler la nourriture, jouer avec les chaussures, vêtements. Ils peuvent endommager les voitures. Ils leur arrivent même d’attaquer les moutons pour leur en prélever le foie ! Beurk…

Comme partout, la nuit, on peut observer la mascotte nationale (kiwi !) mais aussi la plaie nationale (l’opposum).

Les rangers surveillent régulièrement les variations de populations des espèces de mammifères allochtones qui perturbent l’équilibre du bush natif. Ils essayent aussi de se débarasser d’une algue nuisible, la didymo. Algue apparue il y a 5 ans en NZ qui envahit les cours d’eaux. Une vraie plaie. Cela me rappelle le projet Africalamote de nos amis Yann, Amaury et Laure en Afrique (3D Tour !), étudiant actuellement la jacinthe d’eau, plante qui eutrophise les cours d’eaux là-bas.

La vallée est surplombée par des énormes montagnes qui montent à plus de 2000m d’altitude d’un coup. C’est très impressionant ! Du haut de ces montagnes s’écoulent de très nombreuses chutes d’eaux qui peuvent varier de débit très rapidement, en quelques heures parfois. Dans chaque vallée coulent des rivières aux eaux limpides, donnant à l’eau des teintes de bleues ou vertes particulièrement belles. Ces paysages nous rapellent les décors du seigneur des anneaux.

Puis nous grimpons vers le haut sommet ou le bush disparait et est remplacé par des terres plus ou moins stériles. On retrouve tout de même des mousses, très différentes et des fleurs de montagne, telle que la mountain lili.


Je lasse mes nouvelles chaussures trouvées dans une free box d’un backpacker, je répare ma montre trouvée par terre avec mon couteau…trouvé par terre lui aussi. J’ajuste mon pantalon troué. Et c’est parti pour la rando.

Une petite mésaventure : Nous décidons d’utiliser la montre trouvée par terre il y a 3 mois pour la rando. C’est la première fois que je la mets, on l’avait déjà réglée à l’heure. Oui, mais avant le changement d’heure !! Et je ne sais pas comment nous avons fait pour vivre 5 jours avec un décalage sans s’en apercevoir. Les panneaux sur le track indiquent le temps restant vers des points stratégiques. A la fin du track, il restait, enfin nous supposions, 1h45 pour atteindre le bateau de 2PM. Nous avions 30 minutes d’avance, donc nous pouvions prendre notre temps…jusqu’à ce que des camarades randonneurs nous signalent la véritable heure soit 1h15 pour un trajet d’1h45. Nous avons donc fini la rando par une marche très, très rapide, pour arriver au bateau 20 minutes en avance !! C’était moins une ! La rando se finit sous une pluie battante, mais nous arrivons rapidement au backpacker avec des images plein la tête…

Nous faisons une pause de 3 jours au Milford Sound. C’est ici que se trouve le Mitre Peak, le plus haut pic de Nouvelle Zélande partant de la surface de l’eau !! Ouaouh ! J’ai hate de voir le plus grand yahourt à moitié entamé de Nouvelle Zélande…vive les superlatifs. En tout cas notre pic, on le voit pas, il pleut des cordes et il y a un vent à décorner les boeufs ! Nous essayons d’imaginer ceux qui endurent le track maintenant…les pauvres…ils avaient qu’à le faire avec nous, et pis c’est tout !

André, notre camarade ensaio-césurien nous retrouve pour notre ultime grosse rando : Le Routeburn Track. Départ demain 17 Novembre. Nous prions pour avoir le même temps qu’au Milford car celui là est supposé beaucoup plus difficile.